Lutter contre l'oubli

Ce blog photographique est né avec le kidnapping de Florence Aubenas en Irak en 2005. Une photo du jour pour tenter d'éviter l’oubli, une photo sur le thème de la détention ou de l’éphémère comme aurait dû être brèves les détentions de Florence, Hussein, Giuliana, Marie-Jeanne, Sorin ou Eduard. J'ai continué en 2006 pour ne pas oublier Ingrid Betancourt. J'ai poursuivi en 2009 pour partager une remarque ou quelques petites choses qui me plaisent bien.

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Lieu : Soissons, Picardie, France

Auteur-photographe, parfois aussi un peu graphiste, passionné de chevaux, d'autos et de course à pied.

vendredi 25 septembre 2009

Désirs de Droit d’Auteur

Tout le monde (ou presque) en a parlé la semaine passée : le site de Ségolène Royal, Desirs d’Avenir, a été relooké. Bon, il en faut pour tous les goûts, je ne vais pas rajouter mon avis …

Ce qui m’a choqué, c’est surtout le fait que le parti socialiste (Ségolène Royal appartient au PS, non ?) utilise comme fond d’écran une image sortie de la banque d’images livrée avec la première version de Vista, logiciel d’exploitation développé par l’hégémonique américain Microsoft. Or pour moi, le PS, c’est synonyme de défense de la culture, cette fameuse « exception culturelle française ». Certes, Jack Lang n’est plus ministre, il est même rentré dans la catégorie des éléphants au PS, mais que je sache, les éléphants n’ont pas été enterrés, et quand bien même ils le seraient, les valeurs qu’ils défendaient (des valeurs socialistes) n’ont pas à l’être. A moins que Ségolène Royal ne soit plus socialiste, auquel cas, effectivement, la défense de la culture peut passer à la trappe …
Tout ça pour dire que je râle de voir que Désirs d’Avenir ne soit pas capable de trouver dans ses rangs un photographe suffisamment talentueux pour réaliser une photo de fond d’écran un poil moins kitsch que celle sortie des archives Vista (ce qui n’est quand même pas mission impossible) !
Je me réjouissais donc la semaine passée, une fois l’image Vista ôtée, de voir la mention « Demain, une photo de la section de l’Hérault de Désirs d’Avenir pour illustrer la home page ». Eh bien, la photo n’est pas restée longtemps : je ne l’ai même pas vue. Le site a encore changé de présentation !

Le jeudi 24 septembre en matinée, le site qui a changé d'aspect la veille propose en page d'accueil l’article « Le capitalisme financier a besoin de réformes radicales ». Un papier illustré par une photo du parvis de la Défense à Nanterre (92). Pas de copyright apparent. Il faut passer sur la photo avec le pointeur de la souris pour voir apparaître la mention « La Défense par Nicolas Perriault – Licence Creative Commons ». Vu la mise en page, rien n’attire le pointeur au dessus de l’image. Le nom du photographe est bien indiqué au bas du texte, 268 lignes plus bas (en 1024 pixels de large) mais je ne suis pas sûr que l’internaute lambda, fut-il socialiste convaincu, se tape la lecture desdites 268 lignes.
C’est déjà mieux qu’aucune mention … sauf que Licence Creative Commons ne signifie pas grand chose. Les licences Creative Commons sont au nombre de six. Elles ont été crées en 2002, et proposent de régir les conditions de réutilisation ou de distribution d'œuvres diffusées sur Internet. Chacune de ces six licences, choisie par l’auteur, définit la façon dont l’œuvre est diffusée et utilisable, de façon moins exclusive que le copyright classique. Selon la licence, l’internaute peut disposer ou non de l’œuvre. Certaines licences permettent de disposer de l’œuvre telle un œuvre ‘libre’ (reproductible à l’infini et de n’importe quelle façon).
En ne précisant pas la licence choisie, Desirs d’Avenir n’informe donc pas l’internaute. Et ne respecte donc ni le droit de l’auteur, ni la volonté de l’auteur.
La photo est ici. La galerie de l’auteur est ici. En respect du droit, la mention de l’auteur doit figurer à côté de la photo.


Le jeudi 24 septembre, mais en soirée cette fois, le texte a changé (trop indigestes, les 268 lignes précédentes ?) de même que la photo. Le texte de la déclaration de Ségolène Royal devant l’Internationale Socialiste à New York est illustré par une photo de Ségolène Royal. Un cliché nullement pris à New-York, mais lors de la conférence « L’Avenir des Gauches en Europe » à Athènes en mai 2009. Pas de mention d’auteur cette fois, pas même au terme des 92 lignes du texte. Pas de raison de ne pas le citer : il s’agit de Stéphane Lemouton, qui couvre souvent les meetings de Ségolène Royal. Dommage quand même que le site DA fasse du repiquage d’image d’archives, d’autant que rien pour l’internaute lambda n’indique clairement que la photo n’a pas été prise à New-York !

Au passage, je remarque que le site Désirs d'Avenir Loire Atlantique copyrighte tout à fait correctement la même photo, une fort belle photo d'ailleurs qui mérite que le nom de l'auteur soit mentionné. C'est ici.

jeudi 24 septembre 2009

Briques de Bible

Vous ne savez pas quoi faire de vos Lego d'enfants ? Ou les Lego de vos enfants encombrent vos couloirs ? Alors faites comme Brendan Powell Smith qui à mis en scène la Bible (le Nouveau Testament) de façon très ludique, imagée et didactique avec des ... Lego. Le nom est de circonstance : the BrickTestament. C'est très roman-photo, très coloré, assez kitch parfois, mais surtout très drôle.

Etonnant tout de même ce que l'on peut faire avec des Lego ! Et on se prend facilement à lire les versets de la Bible les uns derrière les autres, même si les textes ne sont qu'en anglais.
On appréciera (ou pas) l'amour très décalé dont fait preuve Brendan pour le verset 6:27 "Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent".

Tiens, c'est peut-être la première fois de ma vie que je lis autant de pages de la Bible ;-)
Histoire que je lise enfin "Le Capital" de Karl Marx, personne ne sent d'attaque à illustrer l'ouvrage avec les Lego (ou les Playmobil, PetShops, ...) de ses enfants ?

mardi 15 septembre 2009

S'évader en comics

Un peu dans l’esprit de Graffiti Archaelogy pour les tags muraux dont j’ai parlé le 11 septembre, le site Cover Browser s’est attaché à garder trace de toutes les couvertures de comics édités. Le site est une véritable caverne d'Ali Baba dont il est matériellement impossible de faire le tour puisqu'il y référence près de 1000 revues, soit au total plus de 150.000 couvertures, simplement classées par ordre croissant des numéros et par ordre alphabétique des titres. Il est sans cesse mis à jour. Aucun moteur ne permet cependant de faire de recherche thématique et il ne s'agit presque que de revues américaines, bien que l’auteur soit basé … en Allemagne.
On trouve vraiment de tout, tel le League of Super Groovy Crimefighters, qui se veut « non toxique et résistant au feu » (sic) et dont il n'y eu que 5 numéro édités.
Oui, le mauvais goût flirte avec le meilleur ! Dans la rubrique "Magazines" (près de 150.000 autres couvertures), une catégorie "Brad Pitt & Angelina Jolie" propose 51 couvertures dont quelques exemplaires de Marie Claire, Figaro Madame, Gala et Elle (dont un numéro en japonais !). Plus intéressantes, quelques centaines de couvertures de la revue Meccano Magazine montrera de façon imagée l’évolution des techniques (et du jouet) de 1924 à 1981.
Les plus anciens se rappelleront peut-être de Ufocel Informations (Bulletin d'information de l'Union française des offices du cinéma éducateur laïque). Né en 1947, renommé en 1951 "Image et Son", devenu en 1969 "La Revue du Cinéma", il stoppera en 1991 avec son 486e numéro avant de renaître deux mois plus tard mais dénommé "Le Mensuel du Cinéma" dont il ne paraître que 18 éditions. Près de 450 couvertures pour revoir près d’un demi siècle d’histoire cinématographique.
En résumé, sur Cover Browser, les amateurs de comics trouveront assurément leur bonheur, les graphistes y puiseront quelques leçons d’histoire de la BD et tous les autres trouveront quelques instants de divertissement au moment de payer le troisième tiers de leur impôt sur le revenu.


lundi 14 septembre 2009

Rouler en mouette

Le pire est à l’horizon : les experts nous prédisent la fin du pétrole pour 2050 et on ne sait toujours pas par quoi on va bien le remplacer. L’énergie solaire est une voie de substitution possible. Les véhicules hybrides commencent à être nombreux, mais en quantité très insuffisante. Les véhicules entièrement électriques sont plus rares. L’Aptera est de ce type … mais là où elle se distingue de toute la production actuelle, c’est par son look. Le design est révolutionnaire : il est basé sur l’aérodynamique d’une mouette ! Ce qui donne un résultat pour le moins étrange, mais néanmoins fort sympathique.
De la mouette, elle en a la légéreté : l'auto pèse près deux fois moins lourd qu'une Smart (ce qui ne l'empêche d'être en conformité avec les normes de sécurité en vigueur). Et on y est aussi assis (à deux) de façon plus confortable. Elle est livrée avec tout ce qu'offrent les dernières technologies : caméra de recul, climatisation (solaire bien sûr), air bags, cellule indéformable. et les sièges sont fait en matériaux recyclés.

[Photo Aptera]


Etonnement assuré si vous amenez votre petite dernière à l’école avec ce véhicule. Enfin … si vous résidez en Californie. Parce que le véhicule n’est pas homologué pour l’instant ailleurs qu’en Californie. On pourrait l’avoir en Europe en 2010. Cela vaut peut-être le coup d’attendre pour changer de voiture. Dotée de deux places, elle se recharge en 8 heures et procure 190 km d’autonomie. Suffisant pour amener la petite dernière à l’école (jusqu'à 110 km/h) et ensuite partir surfer (parce que le coffre de cette auto est suffisament grand pour y loger deux planches de surf !).


samedi 12 septembre 2009

Vibrantes intonations

Un coup de coeur swing ce soir … pour un album sorti en janvier 2009.
Mon premier réside en Angleterre et aime le free jazz. Mon second est jamaïcain de Trinidad et adore la soul music et le funk. Mon tout est ... Anthony Joseph & the Spasm Band qui mélange soul et free jazz en un ensemble particulièrement swinguant. Une façon de prolonger les vacances avec ces nuits chaudes de septembre que nous connaissons en ce moment.
A écouter en studio sur YouTube, sur MySpace ou lors de son dernier passage en France au New Morning en mai 2009 … en attendant de le voir sur scène à Paris dans un mois, les 20 et 21 octobre à la Maroquinerie puis pour une tournée en France de quelques concerts à Toulouse, Saint-Etienne, Lyon, Alençon, Montpellier et Marne-la-Vallée.

The Spasm Band au Portugal en juillet 2008 (photo Retorta) :

vendredi 11 septembre 2009

Mémoires de mur

"Lutter contre l'oubli", nom de ce blog, ne pouvait pas ne pas parler de "Graffiti Archaelogy", un site qui oeuvre pour que l'éphémère, en l'espèce les graffitis sur les murs, ne disparaisse pas.
Le travail réalisé depuis 2002 par Cassidy Curtis, en couches chronologiques, est un véritable défi au temps qui passe et une histoire esthétique de quelques murs (29 au total) de San Francisco et Los Angeles. Certains murs proposent plus de 60 couches successives où l'on voit ces artistes de l'éphémère, les taggeurs (ou graffeurs), composer des lettrages ou des images toujours très colorés et flamboyants. Certains tags méritent franchement le détour ! Et pour mieux les observer, une option de zoom permet de découvrir la fresque murale en détail.
Qu'importe que la reconstruction emporte le mur, qu'un taggeur recouvre le dessin, Graffiti Archaelogy est la mémoire de ces murs pour le plaisir de nos yeux.

Graffitis à Nantes, quai du Marquis d'Aiguillon en avril 2009 :

mercredi 9 septembre 2009

La vigne empoisonnée engendre un vin plus fin

Un nouveau coup de coeur musical pour un album sorti il y a déjà quatre mois chez Universal Jazz, celui de Melody Gardot, une jeune américaine de 20 ans qui mélange avec réussite le jazz et le blues matiné de quelques rythmes latins. Les arrangements sont signés Vince Mendoza dont a pu apprécier le savoir-faire avec Al Di Meola ou Kyle Eastwood. Et cela se marie parfaitement avec une voix dont je me demande parfois si elle chante ou si elle soupire.
Pour se faire une opinion (avant d'acheter), l'album peut être écouté en intégralité sur Deezer. La vidéo de "My One and Only Thrill", publiée le 28 aout, est ici.
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Ah, le titre du post ? C'est un extrait (traduit) de la chanson "Our Love Is Easy". Comme le dit Melody "Ce ne sont pas nécessairement les choses dont on vous fait cadeau qui sont les plus prometteuses" ... De quoi philosopher si l'on n'apprécie pas l'album. Une chanteuse qui a visiblement le sens des mots puisqu'elle a aussi déclaré : "Ne tombez pas amoureux de moi, il faudra toujours me partager avec le monde". En tout cas, sa musique se partage bien en fin de soirée autour d'un petit verre pour regarder les étoiles, "Les étoiles, vous qui êtes bien dans les cieux", en français dans la chanson "Les Etoiles". Une étoile dans le firmament du jazz, ce qu'assurément est devenue Melody Gardot.